UN DÉBUT D’ÉTÉ INTENSE POUR LE COLLECTIF…
L’été, dans un écolieu, est une période doublement active: le moment des récoltes, de l’entretien des cultures, des transformations d’aliments pour l’hiver et en parallèle, de l’ « ouverture », avec des événements publiques, pour transmettre une vision du monde plus naturelle, sobre et joyeuse.
LA « CULTURE » DANS TOUS SEs ÉTATS À L’ASSOCIATION
Tout d’abord, nous avons célébré Les Solsticiales les 22 et 23 juin.
Ces deux jours de partages, d’ateliers, de célébration et de convivialité ont été une belle réussite : des publics différents se sont rencontrés grâce à la programmation variée.
Nous sommes heureux d’avoir encouragé la dynamique culturelle au niveau locale, et d’avoir accueilli des publics de tout âge, avec notamment un dimanche plus axé sur un programme familiale et ludique. Les municipalités ont soutenu Les Solsticiales, par leur présence et prêt de matériel.
Les bénévoles, les artisans, les artistes et le pôle restauration (préparations « maison » et locales) ont tous contribué à créer une ambiance poétique, chaleureuse et respectueuse du lieu.
Ces Solsticiales ont montré que nous pouvions proposer des événements publics dans le respect de notre charte et de notre philosophie. Cette entrée dans l’été s’est donc faite lumineusement.
Voyage en Amazonie Brésilienne
Ensuite, nous avons accueilli l’Association Tintookies et quatre pajes de la région de L’Acre en Amazonie (Brésil) du 9 au 14 juillet. La magie de cette rencontre s’est déployée pour l’équipe d’EGREGOR, et aussi pour toutes les personnes venues écouter le message des Gardiens de la Forêt.
Les représentants des peuples Yawanawas et Huni Kuin ont expliqué à quel point ce trésor de biodiversité qu’est la forêt amazonienne, est actuellement détruit par l’exploitation de l’agro-industrie (soja pour nourrir le bétail en Europe et chine; élevage bovin…) : les fermiers brûlent massivement la forêt et menacent la survie des villages. Les eaux sont polluées par l’exploitation et l’orpaillage, la pêche devient donc difficile et l’eau potable est contaminée.
Les pajes sont venus en Europe pour créer une alliance avec l’Occident afin de préserver la forêt, qui est leur habitat et source d’inspiration spirituelle depuis des générations. Missionnés pour sensibiliser le plus grand nombre sur ce désastre, ils sont également venus récolter des fonds pour tenter de racheter des terres et ainsi sécuriser leurs peuples des invasions et dangers actuels.
L’association était heureuse de pouvoir contribuer à cette cause, qui pourrait sembler lointaine au niveau géographique, mais qui nous questionne en fait jusqu’ici dans nos modes de vie, dans notre manière de consommer, et qui raconte symboliquement comment nous serons capable de défendre le patrimoine universel naturel pour les générations futures, d’humains, de végétaux et d’animaux.
Ce message nous a énormément touché car nous avons réalisé toute la beauté de ces peuples racines qui ne sont pas dans des rapports de domination avec leur environnement, mais plutôt dans une relation de symbiose, de vénération, d’apprentissage et d’émerveillement. Leur posture unifiée nous encourage à poursuivre notre projet de transformation culturelle et de restauration du Vivant.
Dans leur grande sagesse et générosité, les pajes ont partagé avec le groupe leurs traditions, chants, musiques et médecines, qui sont inspirés directement de la forêt.
Nous avons eu l’impression de rencontrer intimement la forêt amazonienne et même de « l’incorporer » à travers ses médecines végétales et sa sagesse ancestrale. Cette expérience a réellement confirmé nos engagements spirituels et écologiques en faveur d’un mode de vie sobre et inclusif.
Nous avons ressenti une fraternité profonde avec ces hommes qui se battent quotidiennement pour la préservation de la Vie, et pris conscience avec nostalgie, que nous autres occidentaux, étions privés de cette expérience de la forêt primaire depuis très longtemps. Ce constat nous motivera certainement à aller leur rendre visite aux villages, afin de les soutenir dans leurs actions de reforestation et autres.
Avec ce voyage et cette alliance fraternelle, nous comptons également ramener des inspirations et des enseignements pour nourrir le projet de l’EGREGOR, dans ses évolutions à venir.
Nous avons énormément de gratitude pour l’association Tintookies et les gardiens qui nous ont permis cet été de nous recentrer sur nos objectifs essentiels, et qui nous inspire le
développement d’un nouveau cycle pour l’EGREGOR.
Une soirée dans le cadre du geste qui conte
Après ce voyage en Amazonie, nous avons accueilli à l’association la troisième édition du « Geste qui conte ». Nous soutenons ce « Gestival » artistique, convivial et ultra-local, car il nous semble important de favoriser la vitalité culturelle de notre campagne rurale vieillissante. Les propositions théâtrales, musicales, chorégraphiques et circassiennes créent un contexte de rencontres et d’échanges propices pour dynamiser les villages alentours. Nous avons accueilli la soirée du dimanche 28 juillet dans nos jardins.
Le travail de mis en lien se poursuivra également à partir de septembre/octobre 2024.
Le week-end du 27 et 28 septembre nous participerons à l’événement proposé par l’Oasis du Coq à l’âme au nord d’Angoulême sur le thème du « Vivre autrement » et plus précisément: « 2050 sans pétrole ». Nous échangerons sur les grands enjeux de la transition écologique et travaillerons collectivement sur des propositions concrètes sur le territoire.
Le 5 octobre nous proposerons, interviendrons également à l’inauguration d’un nouveau tiers-lieu à Limoges, le Bâtiment 25, pour présenter notre association et faire de la sensibilisation sur des modes de vie durables et éthiques pour tous.
Le 12 octobre, nous proposerons une « tente asso », un café-philo et une performance musicale à la « Fête de la biodiversité » de Moutiers (près d’Angoulême), pour soutenir cette dynamique pédagogique et festive.
LA « CULTURE VIVRIÈRE » ESTIVALE ÉGALEMENT DANS TOUS SES ÉTATS:
Nous pouvons déjà faire quelques petits bilans de cet été au potager et aux champs, avec une nouvelle méthode culturale sur sols vivants.
Cette année la saison chaude a eu du mal à s’installer, avec un printemps et début d’été très pluvieux et frais. Nous avons dû faire face à des retards de fructification (légumes d’été: tomates, aubergines, melons, poivrons), à des dégâts occasionnés par une sur-population de limaces (perte de semis et re-plantation du champs complet de tournesol pour l’huile) et quelques maladies cryptogamiques au niveau des légumineuses, certainement dû à un excès d’eau.
Le blé n’a pas levé cette année: notre hypothèse est un pourrissement sur champs du fait des pluies sur-abondantes de cet automne-hiver.
Bref, malgré un démarrage de saison complexe et très instructif, nous commençons à manger les tomates de la serre et à faire des lacto-fermentations avec notre abondance de courgettes! La fabrication d’un cuiseur solaire devrait nous permettre d’expérimenter la conserverie au solaire : nous avons hâte d’essayer. La construction d’un bassin de spiruline devrait également nous permettre d’enrichir notre assiette, avec les vertus de ce « super aliment ».
Pour la méthode sur couverts végétaux, nous avons appris qu’il faut semer très dense pour ne pas avoir un taux d’enherbement trop important et nous pourrons certainement faire un bilan plus précis en fin de saison, en prenant en compte bien sûr que cette année n’est pas très favorable en général.
Voici pour les nouvelles de ce début d’été: vous l’aurez compris, nos efforts de transformation et de re-fondation culturelle se poursuivent avec ardeur et dévotion, que ce soit au jardin, ou auprès du public lors de manifestations pédagogiques et créatives!
Nous réfléchissons actuellement à une future étape pour l’EGREGOR dans les deux années à venir, avec un projet d’expansion sur un nouveau lieu beaucoup plus grand. Nous constituerons bientôt un groupe de travail pour rassembler les personnes intéressées pour rejoindre le groupe dans la conception et réalisation de ce nouveau cycle. L’idée étant cette fois-ci de constituer un collectif de nouveaux habitants avant de choisir le nouveau lieu. Forts de notre belle expérience
ici, nous nous sentons prêts à imaginer prochainement un projet plus vaste avec un plus grand groupe, et un terrain plus propice.
La suite au prochain épisode…